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vendredi 6 février 2009

Happy anniversary Legend !

A peine remis de l'hommage au Roi du Dub, qu'il faut faire celle du Roi du Reggae... Pour remédier à celà, le docteur vous propose sept critiques de cd, faites à l'époque pour un magazine national et signé sous le sobriquet de Willy Relia... Les voici telles quelles, sept albums pour sept jours en compagnie de Bob Marley, toujours salutaire et quasi indispensable en ces temps d'incertitude...

1-Bob Marley : Natty Rebel (Orange Street/Night and Day)
Le Reggae est une musique issue de la culture du tiers-monde, et a été adopté tut d’abord par les classes sociales défavorisées. Ses fans de base sont donc obligés de regarder leur portefeuille à chaque nouvelle compilation de leur prophète, et ne s’emporteront pas sur ce nouveau disque: Le nouveau design ne ressemble en rien aux pochettes des Wailers de l’époque, qui ont toujours fait preuve de simplicité et etaient porteuse d’un message clair. Et il cache les mêmes sessions que l’on nous a déjà re-servi en France (produites par JAD, Vol 1 à 3 du label Pense à moi »). La seule explication est que tous ces titres font l’objet de différentes licences pour chaque pays, et que donc chacun y va de son petit hommage. Ayant également inscrit sur ce cd « Vol 1 », il y a fort à parier que les autres volumes seront tout aussi identiques. Ce coffret de deux cd se révèle donc important pour tous les ignorants aux poches pleines, qui cherchent au delà de l’essentiel, toute trace musicale de ce géant…

2-Bob Marley : Talking Blues (Island)
Si les hommages actuels semblent discréditer sa carrière, revenons donc dix ans en arrière, un jour d’Avril 1991, quelque part en Californie: De grandes affiches publicitaires dévoilaient alors la pochette du dernier Bob sur Island, image posthume d’un visage jeune, sans locks, sur fond bleu et orangé. Et toutes les stations de radio crachaient l’étonnant « Kinky Reggae ». Cette sortie a eu plus de reconnaissance aux USA et c’est en partie là-bas que ce « live en studio » a été enregistré, au Record Plant de Sausalito, avec une demi-douzaine de spectateurs chanceux, et l’absence de Bunny, fatigué de tant de tournées, remplacé par Joe Higgs. Il y a dix ans, ce « nouveau » Marley était une gageure : Pour compléter cette session inédite reprenant les titres de Burning et Catch a fire, une première version de « I shot the sheriff » au Lyceum, les moutures de « Bend down low », « Talking Blues » ou le rare « A-ma-do », ont été ajoutés : Sans aucune volonté de perfectionisme, voire même de dé-ification du personnage, on l’entend même avant chaque titre, lors d’un interview calme et posée de 1975, pour nous laisser une image non ternie ou déformée de ces débuts sur la scène internationale.

3-Bob Marley : Survival (Island)
L’album le plus vivant, le plus authentique: C’est gràce à cet album que Bob revient sur le devant de la scène mondiale, et réussit à conquerir enfin le marché « black », américain et africain. Sa conception est le résultat d’une alchimie a la fois mystique et technique, faite en 1979: Un nouveau studio se montait, avec le somptueux Black Woman de Judy Mowatt pour essuyer les platres, et Alex Sadkin avait été nommé ingénieur-producteur. Bob lui était allé en Ethiopie, et ce premier voyage en Afrique avait réveillé sa conscience. Intitulé à l’origine « Black Survival », Neville Garrick a préférer substitué le premier mot en illustrant le peuple noir par les drapeaux des pays indépendants d’Afrique, et avec l’image d’esclaves entassés dans les soutes de bateaux pour représenter la diaspora. Les sujets universels de ces dix nouvelles chansons (plus aucune reprise d’anciens tubes époque Lee Perry) touchent à la survie de l’homme, la lutte, la compétition, et le nationalisme. Le cercle des musiciens s’est élargi, avec des overdubs de Val Douglas, Mickey Boo ou Dean Fraser qui laissent présager une future sortie par Island, dans sa version « brute » : Espérons qu’ils y ajouteront l’inédit « Wonded lion in the jungle », ou la dubplate « Babylon feel dis one », tirés de ces mêmes sessions…


4-Bob Marley : Black Ark Sessions (Ascension)
La période la plus exploitée de Bob est celle du producteur Lee Perry, un vrai puzzle pour tous ceux qui veulent s’y retrouver, tant de nombreux disques non officiels trainent aujourd’hui dans les bacs des supermarchés. Pour prouver que son talent a fait mouche dans les quatre coins du monde, un label australien s’est débrouillé pour sortir ses deux titres et leurs instrumentaux, concoctés dans les années 70, sans aucun bidouillage ultérieur: « I know a place » n’a donc plus rien à voir avec l’ignominie qui passe à la télé pour la publicité Universal, et « Who colt the game » est lui aussi le fruit d’une seule prise avec, présents aux coté de l’ingénieur fou, une voix survoltée et une rythmique à l’état brute : Pas de doute leur collaboration aura été fructueuse au délà des albums réalisés au studio 17, à la fin des années 60, comme en témoignaient Soul Revolution et African Herbsman: le Black Ark Studio a aussi reçu la visite du prophète reggae pour ces singles, et cette double tranche de vie est à placer entre « Jah Live » et « Punky reggae Party ». Au fait, vont-ils un jour oser nous les relifter, ces deux-là ?

5-Monty Alexander : Stir it up / the music of Bob Marley (Telarc)
Créé par les sbires de Blackwell, le label Jamaïcan Jazz a remis en selle Ernest Ranglin, virtuose du « guitar-picking », et propulsé le talent pianistique de Monty Alexander dans l’univers reggae, avec « Exodus » notamment où la symbiose avec le Jazz était parfaite. L’idée de cet hommage est donc naturelle pour cet homme, qui a toujours baigné dans un climat tropical, ses interprétaions se référant très souvent à ses racines caribéénnes. A ses débuts, ces îles fourmillaient d’orchestres aux rythmes typiques qui, conciliés au Jazz en vogue à l’époque, s’exportaient sur le continent américain. Il aurait même joué avec les futurs Skatalites, pour Clement Dodd. Si ses premières révélations reggae discographiques furent tardives, mais il a toujours su orienter ses compositions vers un métissage culturel. Ce qui est troublant à l’écoute de cet hommage, c’est d’entendre comment les interprétations de ses musiciens collent avec le reggae, alors qu’ils viennent d’horizons différents. A croire que les mélodies de Bob ressemblent beaucoup à l’esprit jazzy, Blues dans « So Jah Seh », « Runnin’ Away », ou plus Bop pour « Jammin’ », et un « Could you be loved » très rythm ‘n Blues. Encore plus troublant est l’hommage strictement jazz qu’a rendu Charlie Hunter au Roi du Reggae : Même si l’on enlève la colonne vertébrale, la Basse, ce « Natty Dread » paru chez Blue note tient la route, et illustre bien mieux les subtilité du genre qu’avec les nappes destructurantes d’un Bill Laswell par exemple …

6-Various artists : The Marley family (Heartbeat records)
La Marley mania n’a pas toujours été célébrée avec la même ferveur et le même enthousiasme qu’aujourd’hui, mais il a fallu du temps, et quelques procés fleuves, pour asseoir l’immense Empire de Tuff Gong dans les jardins de Babylone : A Manhattan plus exactement, au sommet d’une de ses tours en verres glaciales; dans les bureaux, le son Marley s’écoute feutré, et les visages de ces jeunes secrétaires ne revendique pas l’opression et le militantisme. Seulement un école de bons élèves, qui recherche assidument tout piratage de l’image du maître, sur les tee-shirts illégaux, les affiches de concerts, et dans les droits d’interprétration. Une grande famille dit-on, présenté pour la première fois en 1995, sur ce cd assez bien ficelé, et sous l’appellation controlée «Rita Marley organization ». Mais attention, l’arbre généalogique ne mentionnera pas souvent le nom des musiciens originaux de Bob, les Wailers, et tout n’est pas (encore) parfait : « I know », seule chanson du père, aurait pu être inclus dans sa version longue, avec quelques autres titres (avec Ziggy par exemple) ; rien n’est dit sur l’origine ethiopienne de Dallol, qui a fait pourtant tout un album pour Tuff Gong, mais il est écrit par contre plus de 25 fois le nom de Rita, qui pose en chef de troupes, devant un parterre plutôt hétéroclite, et qui d’ailleurs a considérablement évolué depuis.

7- Bob Marley and the original Wailers / live at the wonderdream
Pour mesurer l’impact de son œuvre, et comprendre comment il a touché le monde entier, rien ne vaut un bon vieux Live. Mais leur qualité est souvent approximative, leur distribution faite par les nippons, et leur prix prohibitif. Avant que Rita Marley ne se décide à mettre de l’ordre dans tout ça, il est possible de trouver quelques souvenirs sur Internet, et c’est donc par hasard et de manière illicite que l’on peut graver pour toujours ce concert enregistré le 04 Octobre 1975, à Kingston, et qui marque la dernière apparition publique des trois Wailers d’origine: Pour une première partie de Stevie Wonder, ils ont donc retrouvé ensemble leurs sensations passées, Tosh électrisant le public par son tube d’alors, « Legalize it », ou par le foudroyant « Mark of the Beast », Bunny Wailer nous dévoilant son « Fight against conviction », et Bob exhultant sur le tout neuf « Jah Live ». Et quand ils reprennent un medley de tubes anciens, comme « Simmer down » ou « One Love », mis au tempo reggae, leur complicité et leur talent sont partagés par l’ensemble des Jamaïcains présents lors de cette date qui fera histoire, et qui est quasi-oublié aujourd’hui !
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