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vendredi 23 avril 2010

AGGROLITES, DU LOURD !

Il existe déjà depuis quelques années un revival Soul, à grands coups de Low-fi music et de pèches cuivrées authentiques : Après Sharon Jones, voilà « Gizelle Smith », qui passe à Marseille début Juin avec ses Mocambos. Après les Dap-Kings, voici « Kings go forth », un nouveau groupe signé chez Lukua Bop, le label de David Byrne pour leur album « One day ». La frange oldies jamaïcaine n’est pas en reste en ce début du vingt-et-unième siècle, elle se défend même très bien !… Nos racines ska / rock steady subissent le même intérêt , sous la houlette de Dave Hilliard, Pama International ou Chris Murray , une toute dernière vague ska revival en fait, après le mouvement Two-Tone anglais des années 80, et la third wave Ska des années 90. Meilleur représentant à l’heure actuelle, les AGGROLITES font du dirty reggae, un brouillon grossier, malpropre, mais surtout incisif et brut (plutôt que souillé). Live & Direct Mardi dernier, au Poste à Galène, ils effectuaient un bref passage en France (deux dates seulement) après le Portugal et l’Espagne, et avant l’Allemagne et la Hollande. Ces « rudies » là ne cessent de tourner, de bar en stade « il y a de bonnes choses dans les deux cas, dans les grands festivals, le public te découvre, cela amène de nouveaux supporters, dans l’autre cas, on sent plus une réaction, le feeling ». Ils vivent leur musique en live, et sentent qu’ici leurs délires rencontrent un public concerné : « Les Etats-Unis n’ont pas la connaissance des Européens, pour eux, le reggae se réfère automatiquement à rasta music, c’est presque nouveau ce que l’on fait, alors que pour vous, c’est une Culture ancrée depuis bien plus longtemps, si l’on vous parle des Upsetters, vous captez…!». Certes leur musique recèle aussi de vieux funks aux drives musclées par une batteuse yankie, et faisait davantage référence dans leurs premiers albums au Skinhead Reggae, mené par un maître clavier sur son korg sur vitaminé ! Leurs influences premières rejoignent sûrement Joe Mansano, Jackie Mittoo, et Dandy Livingston, mais leur « père » a été les HEPCAT, groupe brillanttisime que le chanteur a rencontré teenager avant de rejoindre les Rhythm Doctors et de démarrer sa carrière. Il dit même avoir partagé quelques dates en tant que guitariste vers 1998, et aimerait rejouer avec eux… Bonne nouvelle quand on apprend qu’ils seraient vénéré en Europe : A chaque fois que les Aggrolites rentrent en contact avec des spectateurs, ils observent « la même impatience et anxiété pour ces fans de revoir Hepcat un jour sur scène… ». En Californie, les Hepcat tournent toujours pourtant, ils partageaient même récemment en Février une scène sur Hollywood avec Wycleef Jean, et Ras Michaël, un concert de charité pour Haïti. En France, ils sont donc attendus, on se rappelle leur escale à Mirabeau dans les quartiers nord, pour un concert sublime… « On s’est créé pour le fun, faire des dates, tourner, et c’est tout, au début on faisait que des reprises, trois d’entre nous sont à l’origine du groupe, le clavier , le guitariste et moi. On a eu vite le support de chanteurs jamaïcains qui n’avaient pas de groupe d’accompagnement aux Etats-Unis, et voulaient tourner, on est pas allé les rencontrer en Jamaïque, ils sont venus directement à nous ! ». Et pour Derrick Morgan surtout, « c’est un honneur » : Quand le chanteur en parle, il compare cette rencontre à celle qu’aurait pu avoir un groupe de Punk Rock avec Joe Strummer ou un groupe de Pop avec Michaël Jackson… Un peu la même aventure qui s’est passé avec les No more Babylon à Toulon avec le chanteur jamaïcain Ken Boothe… Aujourd’hui potes de Madness et Steve Golding des Specials, amis de Roy « Symarip » Ellis, ils amorcent un vrai tournant dans leur carrière, avec un quatrième album beaucoup plus personnel. « Bryan l’a bien dit, personne n’a pour cet album dit non à quelque chose, tout le monde était partant ». Leur plus grande force se situe encore une fois dans leur son, capable de faire tourner des riffs funky endiablés sans avoir besoin de cuivres, ou de groover les dancefloors avec une musique skinhead authentique, identique à celle que les immigrés blacks anglais ont développé à la toute fin des années 70. Personnellement, je préfère le chanteur quand il déploie ses capacités à imiter le groove de Toots Hibbert (sur « work to do » dans le premier album) ou les délires d’un Prince Miller. Mais le groupe atteint aujourd’hui une maturité respectable, et vu qu’ils sont les plus jeunes représentants de la vague la plus ancienne de la musique jamaïcaine, on leur accorde une longévité record pour prospérer et défendre ce style authentique… X - Ray