Ils ont aussi amené un coté plus libérateur, et plus funky à leur démarche, pas encore pris dans l’esprit mystique d’un quelconque retour fédérateur au nom de Rastafari, mais bien ancré dans le fog anglais, gros pourvoyeur de sons blacks américains et de feeling sensuel et paillard, sous leur pantalon taillé sur mesure…
A en témoigner ce Birth Control qui a du faire grincer les dents de la BBC, qui refusait de toute façon systématiquement ce son grivois des Caraïbes. Mais c’est ainsi que les balbutiements de la propagation du reggae s’est faite, et il serait grand temps de relire le livre Spirit of 69 – A skinhead Bible, de George Marshall, voire pourquoi pas de le ré-éditer en Français, pour se rendre compte que le reggae et l’unité ne date pas des bobos, que l’esprit rebel mettait le fire bien avant le ragga, et que c’est gràce à sa propension à s’étendre que le Dancehall a envahi toutes les cultures étrangères sur la piste de danse, et ce dès 1969 !
Déjà, le festival de ce nom qui se tient près de Bordeaux se tient prêt (la programmation n’est toujours pas dévoilée, mais la date oui, c’est le 02 mai…) Un hommage de plus à Alton Ellis serait le bienvenue, mais malheureusement, il sera plus facile de faire des « tributes » que d’inviter les icones de l’époque, Laurel Aitken, Desmond Dekker, Joe Gibbs, et tant d’autres s’en sont allés depuis. Mais quand on entend les Aggrolites et leur énergie, ou le groove des Bamboos et de tous ces néo-groupes puisant dans les sons oldies soul autant que reggae, on peut penser qu’un peu partout, le look sixties et son lot d’accesoires, allant du Pork Pye au Scooter peut redevenir à la mode ! Pourquoi pas une quatrième vague « Revival Ska » pendant que l’on y est…
Beaucoup de choses vont être donc encore dites à l’envers, y compris sur les subdivisions fascistes ou extrémistes de cette mauvaise graine britannique, qui a surement vécu sans le savoir vraiement, les plus belles heures de la musique jamaïcaine, en direct…
C’est d’ailleurs 1969 le point de départ de l’internationalisation du reggae, comme en témoignera le premier élément filmique du genre, l’année d’après en 70, « Reggae », avec les Pioneers, Dave Barker, les premières publications d’articles reggae dans Black echoes, les premières échoppes de disque, et le début de tournées sur le vieux continent pour les artistes de Jamaïque, « backés » le plus souvent par des britanniques aux pseudos changeants...
Mais sur cette île des Caraïbes, 1969 est déjà le point de départ d’une toute autre histoire, celle de l’avènement du Roots, puisque l’on y entend dans le studio de Coxsone Dodd, les chant de Burning Spear et Abyssinians, et leur « Satta amasa gana », et que l’on écoute dans celui de Lee Scratch Perry le sommet artistique des Wailers encore originaux. Le Dub apparaît avec King Tubby, les DJ aussi, avec en premier lieu U-Roy, qui comme beaucoup d’autres aujourd’hui fêtera bientôt près d’un demi siècle de gateries et prouesses musicales, que des petits sound systems esseulés, efforcent de faire passer pendant leurs trop rares soirées, afin de ranimer ce « Spirit of 69 »… Merci à eux pour avoir ilustrer ce petit message bloggueux
A défaut de revoir "Big Five" un jour en soirée avec le One Soul sound-system sur Marseille, on aura quelques gratouillement de galettes à se procurer le 16 Janvier prochain, entre les passages de deux groupes plus reggae roots, Jo Corbeau et l’ADN, et le Rascal Riddim reggae band, avec le Rude Boy sound system, le son maison du Poste dans ses désormais trop rares spectacles reggae…
Avis aux puristes ! Et à la fin du blog, retrouvez le meilleur de you Tube sur ce sujet...