Survolé récemment dans de nombreux concerts, la troisième galette du Corbeau suit le parcours migratoire du fleuve de l’Huveaune (de son ancien nom Ubelka). Ce bruyant volatile a tissé un ramage rasta sur ses idées anarco-revolutionaires ramenées de Paris, où il avait commencé sa carrière de saltimbanque à la fin des années 60. Sans entrer dans une longue biographie, il a laissé des plumes et posé la sienne sur tout ce qui est passé par là en Reggae, du grand Yéba (et l'écho de répondre « Aïoli »), à un style de tchatche reconnu depuis le succès du Massilia Sound System. Convaincu des relations mystiques entre Marseille et Kingston, sa carrière aurait pu s'envoler du coté du Stade Vélodrome, avec son premier tube « J'aime l' O.M », joué avec l'équipe anglaise de Dennis Bovell. Aigri par les résultats, il a depuis fait son nid à Aubagne, pour une oeuvre plus personnelle et attachante. La première partie d’un triptyque annoncé illustre son projet de spectacle grandiloquent, mêlant chant, art visuel et danse. Que l'on plonge dans l'intimité de « Marie Madeleine » ou dans sa vision bouddhiste (« Tout ») on saisit là tout le paradoxe de cet artiste, qui voit les choses en grand dans un monde de chaos, et transmet son verbe humanitaire et admiratif dans des hommages à Lee Scratch Perry ou ... Ras Fernandel (« Schpountz Power »). X-Ray
Jo Corbeau – Le jardin paradoxal (Ras Tyron Prod°, bientôt en bac)
Jo Corbeau – Le jardin paradoxal (Ras Tyron Prod°, bientôt en bac)