Trente ans après sa mort, il n'y aura finalement eu pas grand chose pour célebrer ce triste anniversaire, mis à part un concert mémorable de Ziggy Marley à Paris (avec derrières ses caisses l'immense Santa Davis !) et pour nous le passage d'un demi frère, Julian Marley, pour un concert (et un interview) en demi-tons.
Mais ce n'est pas fini, cet été, c'est au tour des forces du RAMA, des sons du Kabba et autre brothers des fils de Gaïa, que le Corbeau nous invite à partager une soirée en hommage à notre Bob : Free reggaeparty au Parc en Ciel du Pin Vert (Aubagne, sortie Est) avec Daï Pivo, Superkémia, Dub 'n roll Rédemption, Soul Mighty Dread ei Selecta Izmo, le VENDREDI 22 JUILLET de 19h à Minuit, gratuit et en plein air !
Juste avant le Garance reggae Festival, qui a fait l'impasse sur cet anniversaire, contrairement au Reggae Sun Ska !...
Voilà donc l'entretien fait le 08 Juin dernier avec Julian, et bonnes vacances !
Pour votre prestation à Marseille, une œuvre grand format a été tendue derrière la scène, peinte par Fluoman, qu’en pensez-vous ?
L’Art est une chose secrète qui vient de l’intérieur. C’est une manière de s’exprimer, comme la musique, c’est bien, surtout si c’est positif… Le travail de Fluoman, vient de Rasta, des racines !
Tu portes en toi un Héritage, qui vient de ton père, est-il quelquefois lourd à porter, ou vis-tu cela naturellement ?
C’est tout simplement naturel pour moi, Et cela doit être naturel, pas forcé, car cela vient de l’Esprit, c’est lui qui t’envoie vers un autre niveau.
As-tu toi aussi des enfants, et suivront-ils le même chemin artistique que toi ?
J’ai des enfants, je l’ai regarde grandir, mais ne leur dit pas quoi faire. On ne doit pas leur dire… Moi, personne ne m’a jamais dit de faire de la Musique. Ne force rien, ni personne, laisse les ressentir ce qu’ils aiment !
Raconte-nous un peu tes débuts en Angleterre, c’était malgré tout difficile pour toi d’y arriver ?
Mes débuts étaient un bon apprentissage, comme peuvent l’être les premières années d’école… On a appris beaucoup, avant d’être exposé. Mais ce n’était pas si dur, car nous avions les encouragements et le soutien de notre famille, en particulier Stephen, qui a produit ce premier album comme celui de Junior Gong. Il y avait aussi Ziggy, en fait c’est parti de là, on a suivi l’expérience de nos frères…
Tuff Gong est derrière, c’est le lien entre vous tous ?
On est tous frères, avec notre label, Ghetto Youths. Notre label, c’est Tuff Gong en fait, mais ce sont les Jeunes qui le tiennent, on prend la musique du ghetto que ce soit en France, à Londres, à New York, en Jamaïque, même en Afrique. C’est une sorte de label rebelle qui veut pas être lié à certaines autres choses, tu vois, comme le Dancehall, tout cela…
Qui a créé Ghetto Youths ?
G.Y c’est moi, Junior Gong (Damian) et Stephen. On a des projets, des nouveaux trucs, on enregistre entre la Jamaïque et Miami, mais mes liens avec l’Angleterre restent musicaux, dans les vibrations… Mon groupe suit ses vibrations et les emmène partout, jusqu’au Japon, il est constitué de jeunes musiciens et aussi des moins jeunes, car notre musique est à la fois ancienne et nouvelle ! Notre musique c’est le Roots, et il est là pour durer encore longtemps et pousser encore longtemps sur cette Terre…
On l’écoute toujours en Jamaïque ?
Non, et c’est bien dommage… Car gràce au Reggae, enfin à la Musique Roots, il est sorti dans les années 70 des centaines et des centaines de disques en Jamaïque ! Et aujourd’hui, on n’en vend même pas le quart… Et que savons-nous de cette musique Roots aujourd’hui ? Les gens connaissent Elvis Presley, les Beatles, pourquoi ne connaissent-ils pas Dennis Brown, Alton Ellis ? Certains connaissent, mais pas la grande majorité, pourquoi ? Parce que cette musique est consciente, intransigeante, elle vient des gens, parle des oppresseurs, et ce sont eux qui ont controlé et contrôlent encore les ondes Radios ! Mais ils ne peuvent pas contrôler le peuple, c’est tout ce que nous avons besoin de savoir !
Tu n’es pas fan de Vybez Cartel alors ?...
Je ne regarde pas ces gens, j’ai mieux à faire, je ne vais pas à gauche, pas à droite, je vais tout droit, certains sont attirés par celà et bloquent dessus, mais moi je bouge…
Qu’est ce qui peut sauver le Monde ?
« Love and Unity », L’Amour et l’Unité, et davantage de musique…
Pour faire la Révolution, il vaut mieux se rebeller, ou s’infiltrer dans le Système ?
Ces sont à peu près les mêmes choses, car pour infiltrer ou se rebeller, la seule arme que l’on ait, c’est l’Amour... Et si l’on t’aime, et que tu aimes en retour, tu n’as plus rien à payer, tu n’a plus besoin de lutter avec des guns… On a juste besoin de chose simples comme celles là, et l’une d’entre elles que possède l’homme Noir, c’est sa fierté personnelle.
Le dernier hommage à ton Père a vu se succéder sur scène deux groupes du nom des Wailers, le sais-tu ?
Oui ! Il y a deux groupes, mais un seul Wailers pour moi… Je n’aime pas trop cela, la musique doit être joué ensemble, il doit y avoir une Unité. Mais moi, je ne peux rien faire, rien leur dire, je ne peux que le souhaiter et prier pour que cela arrive un jour… Mais, quelque soit ce que l’on entend aujourd’hui, c’est les Wailers sans Carlton Barrett, et sans Bob Marley. Et tu le sais, la Batterie fait la moitié du travail dans le son des Wailers… Cela manque aujourd’hui, peu sauront le remplacer.
Pourquoi pas les Wailers derrière les enfants de Bob, cela serait assez logique, non ? Au lieu de cela, Familyman se retrouve isolé, et sans le sou !
On a joué avec Familyman, Tyrone (Downie), Wire (Earl Lindo), mais on ne s’occupe pas de cela… Cela existe, mais on brule toute cette « pollution » et cette « corruption ». Je n’ai aucun commentaire à faire, car je ne m’en occupe pas… Je continue seulement à écouter le son de Bob Marley, dans les années 70, et même 60, le vrai son.
Reggae Roots et Rock Steady, tu en as chanté un sur scène, n’est-ce-pas ?
Yes, de l’ancien et du nouveau…
Bientôt un nouvel album ?
On travaille à autre chose actuellement, cela va sortir bientôt, on n’en est en fait qu’au début, mais si je peux pas vraiment t’en parler, disons que c’est du piment, ce sera fort et épicé (« Hot »)!...
Propos de Julian Marley lors de son passage à Marseille, le 08 Juin 2011. Merci à Marco, et à toute l’équipe de l’Espace Julien… Et à fabien, et le fils de Fluoman, présent ce jour-là. Docteur X-Ray (retrouvez durant l'été un extrait de son concert à Marseille en Vidéo sur le Site www.massilia-reggae-doc.blogspot.com )
Mais ce n'est pas fini, cet été, c'est au tour des forces du RAMA, des sons du Kabba et autre brothers des fils de Gaïa, que le Corbeau nous invite à partager une soirée en hommage à notre Bob : Free reggaeparty au Parc en Ciel du Pin Vert (Aubagne, sortie Est) avec Daï Pivo, Superkémia, Dub 'n roll Rédemption, Soul Mighty Dread ei Selecta Izmo, le VENDREDI 22 JUILLET de 19h à Minuit, gratuit et en plein air !
Juste avant le Garance reggae Festival, qui a fait l'impasse sur cet anniversaire, contrairement au Reggae Sun Ska !...
Voilà donc l'entretien fait le 08 Juin dernier avec Julian, et bonnes vacances !
Pour votre prestation à Marseille, une œuvre grand format a été tendue derrière la scène, peinte par Fluoman, qu’en pensez-vous ?
L’Art est une chose secrète qui vient de l’intérieur. C’est une manière de s’exprimer, comme la musique, c’est bien, surtout si c’est positif… Le travail de Fluoman, vient de Rasta, des racines !
Tu portes en toi un Héritage, qui vient de ton père, est-il quelquefois lourd à porter, ou vis-tu cela naturellement ?
C’est tout simplement naturel pour moi, Et cela doit être naturel, pas forcé, car cela vient de l’Esprit, c’est lui qui t’envoie vers un autre niveau.
As-tu toi aussi des enfants, et suivront-ils le même chemin artistique que toi ?
J’ai des enfants, je l’ai regarde grandir, mais ne leur dit pas quoi faire. On ne doit pas leur dire… Moi, personne ne m’a jamais dit de faire de la Musique. Ne force rien, ni personne, laisse les ressentir ce qu’ils aiment !
Raconte-nous un peu tes débuts en Angleterre, c’était malgré tout difficile pour toi d’y arriver ?
Mes débuts étaient un bon apprentissage, comme peuvent l’être les premières années d’école… On a appris beaucoup, avant d’être exposé. Mais ce n’était pas si dur, car nous avions les encouragements et le soutien de notre famille, en particulier Stephen, qui a produit ce premier album comme celui de Junior Gong. Il y avait aussi Ziggy, en fait c’est parti de là, on a suivi l’expérience de nos frères…
Tuff Gong est derrière, c’est le lien entre vous tous ?
On est tous frères, avec notre label, Ghetto Youths. Notre label, c’est Tuff Gong en fait, mais ce sont les Jeunes qui le tiennent, on prend la musique du ghetto que ce soit en France, à Londres, à New York, en Jamaïque, même en Afrique. C’est une sorte de label rebelle qui veut pas être lié à certaines autres choses, tu vois, comme le Dancehall, tout cela…
Qui a créé Ghetto Youths ?
G.Y c’est moi, Junior Gong (Damian) et Stephen. On a des projets, des nouveaux trucs, on enregistre entre la Jamaïque et Miami, mais mes liens avec l’Angleterre restent musicaux, dans les vibrations… Mon groupe suit ses vibrations et les emmène partout, jusqu’au Japon, il est constitué de jeunes musiciens et aussi des moins jeunes, car notre musique est à la fois ancienne et nouvelle ! Notre musique c’est le Roots, et il est là pour durer encore longtemps et pousser encore longtemps sur cette Terre…
On l’écoute toujours en Jamaïque ?
Non, et c’est bien dommage… Car gràce au Reggae, enfin à la Musique Roots, il est sorti dans les années 70 des centaines et des centaines de disques en Jamaïque ! Et aujourd’hui, on n’en vend même pas le quart… Et que savons-nous de cette musique Roots aujourd’hui ? Les gens connaissent Elvis Presley, les Beatles, pourquoi ne connaissent-ils pas Dennis Brown, Alton Ellis ? Certains connaissent, mais pas la grande majorité, pourquoi ? Parce que cette musique est consciente, intransigeante, elle vient des gens, parle des oppresseurs, et ce sont eux qui ont controlé et contrôlent encore les ondes Radios ! Mais ils ne peuvent pas contrôler le peuple, c’est tout ce que nous avons besoin de savoir !
Tu n’es pas fan de Vybez Cartel alors ?...
Je ne regarde pas ces gens, j’ai mieux à faire, je ne vais pas à gauche, pas à droite, je vais tout droit, certains sont attirés par celà et bloquent dessus, mais moi je bouge…
Qu’est ce qui peut sauver le Monde ?
« Love and Unity », L’Amour et l’Unité, et davantage de musique…
Pour faire la Révolution, il vaut mieux se rebeller, ou s’infiltrer dans le Système ?
Ces sont à peu près les mêmes choses, car pour infiltrer ou se rebeller, la seule arme que l’on ait, c’est l’Amour... Et si l’on t’aime, et que tu aimes en retour, tu n’as plus rien à payer, tu n’a plus besoin de lutter avec des guns… On a juste besoin de chose simples comme celles là, et l’une d’entre elles que possède l’homme Noir, c’est sa fierté personnelle.
Le dernier hommage à ton Père a vu se succéder sur scène deux groupes du nom des Wailers, le sais-tu ?
Oui ! Il y a deux groupes, mais un seul Wailers pour moi… Je n’aime pas trop cela, la musique doit être joué ensemble, il doit y avoir une Unité. Mais moi, je ne peux rien faire, rien leur dire, je ne peux que le souhaiter et prier pour que cela arrive un jour… Mais, quelque soit ce que l’on entend aujourd’hui, c’est les Wailers sans Carlton Barrett, et sans Bob Marley. Et tu le sais, la Batterie fait la moitié du travail dans le son des Wailers… Cela manque aujourd’hui, peu sauront le remplacer.
Pourquoi pas les Wailers derrière les enfants de Bob, cela serait assez logique, non ? Au lieu de cela, Familyman se retrouve isolé, et sans le sou !
On a joué avec Familyman, Tyrone (Downie), Wire (Earl Lindo), mais on ne s’occupe pas de cela… Cela existe, mais on brule toute cette « pollution » et cette « corruption ». Je n’ai aucun commentaire à faire, car je ne m’en occupe pas… Je continue seulement à écouter le son de Bob Marley, dans les années 70, et même 60, le vrai son.
Reggae Roots et Rock Steady, tu en as chanté un sur scène, n’est-ce-pas ?
Yes, de l’ancien et du nouveau…
Bientôt un nouvel album ?
On travaille à autre chose actuellement, cela va sortir bientôt, on n’en est en fait qu’au début, mais si je peux pas vraiment t’en parler, disons que c’est du piment, ce sera fort et épicé (« Hot »)!...
Propos de Julian Marley lors de son passage à Marseille, le 08 Juin 2011. Merci à Marco, et à toute l’équipe de l’Espace Julien… Et à fabien, et le fils de Fluoman, présent ce jour-là. Docteur X-Ray (retrouvez durant l'été un extrait de son concert à Marseille en Vidéo sur le Site www.massilia-reggae-doc.blogspot.com )