Mi-figue, mi-raisin, la récolte de cette année à la Fiesta se devait d’être l’aboutissement logique des Cultures passées, le prolongement mûri d’un défi à la Fête, lancé à Marseille il y a 16 éditions. L’équipe traditionelle affichait un large sourire dès de la conférence de presse d’ouverture, qui réunissait de façon plutôt maladroite deux grandes dames de la musique latine, voulant partager aussi sur scène leur joie de vivre : Calypso Rose et Omara Portuondo n’ont certes pas eu à pâlir de leurs prestations respectives, comme l'ensemble de la programmation qui n’a pas connu de fausse note. Fait nouveau, on paye désormais sa place à la Fiesta, pour des monstres sacrés comme Bashung, Herbie Hancock ou Richie Havens. Plus surprenant, la foule rentre se coucher à 00h30, dommage pour la soirée hip-hop par exemple. Moins de soirées, moins d'artistes, mais si le choix y est, peu importe la quantité... Si c’est l’occasion de voir encore de belles découvertes, comme Tumi ou Nneka cette année, et de goûter les spécialités du coin (le show de Ba Cissoko fut entier malgré la désertion du public le premier soir, seul met local avec les galettes des DJ du 88,8 de la grenouille), on reste sur sa faim, et repense avec nostalgie la liesse des premières années. Chacun y ajoutera sa critique sur la convivialité, son goût peu prononcé pour l’audace, l'ordre de passage toujours bizzare des artistes, et la cuisson de certains plats, « réchauffés » pour CQMD ou Baz Baz. On avait déjà coupé net son parfum salsa, jeté au panier ses recettes communautaires, la Fiesta de minots a depuis fondu et les arts visuels sont aujourd'hui mis en boîte dans des containers, sans fermer le tiroir-caisse pour autant. De plus en plus de place (et de parkings ! ) sont réservés à une élite, et même dans le carré V.I.P, on ne peut pas aller partout, un endroit est prévu pour les BIG VIP !!! Plus étrange encore, on y rajoute dans son gratin des éléments extérieurs (Trust, Dragon bal sont accueillis par la Fiesta) pour y faire bonne figure. Nomade de par son origine, la Fiesta ne se plaindra donc pas de changer de lieu l’année prochaine, chantier du tramway oblige : Mais elle ne s’en soucie guère, car si la sauce ne prend pas à chaque fois, elle restera le seul plat de résistance culturel offert à tous les marseillais, l'occasion de se faire servir Vanessa Da mata sur le sable de Rio, Asian Dub Foundation à Notting Hill, et Maalesh à la terrasse d’une paillotte … X- RAY
Merci à zibeline (petit mensuel gratuit marseillais) pour avoir permis ce compte-rendu...
ET LE REGGAE DANS TOUT CELA?
Mention spéciale à BA CISSOKO, qui ont fait un set remarquable, tous leurs titres étant empreints d'une touche reggae subliminatoire. On a aussi entendu du reggae avec la bréslienne Vanessa da Mata (un peu trop fardée pour moi, et son reggae très pop gentillet), chez Nneka (un peu brouillon quand même !), Rokia Traore (là c'est carrément trop propre, l'inverse...) Moussu T et Bazbaz (reggae à la Française...) et surtout Asian Dub Foundation. Mais l'on retiendra surtout Calypso Rose, très proche de ses voisins de Jamaïque, elle a signé un sublime album avec deux titres reggae-isants, et surtout un SKA endiablé, qui fera surement partie de ma prochaine sélection ... Le Reggae, elle en parlé dans la conférence de presse, a eu la chance (et aussi la malchance !) d'avoir été promu à l'extérieur de l'île, contrairement à la Calypso, par des producteur qui investissaient de l'argent dans l'exploitation de ces artistes... Amusant, non? La chronique de l'album dans la rubrique réservée à cet effet...