lundi 10 novembre 2008
Décidement, la Jamaïque sent qu'elle est en train de perdre toutes ses légendes : Peu après avoir décerné une rue à Coxsone, celui-ci nous quittait. Le 04 Novembre dernier, peu après la remise de l'Ordre du mérite, Byron Lee succombait à un cancer qu'il combattait depuis plus de deux ans. Celui que bon nombre de marseillais appellent "Biron Li" est pour beaucoup d'autres inconnu du payasage reggae. Pourtant, il suffit de vous mettre "Jamaican Ska" dans les oreilles pour vous raffraichir la mémoire. Bassiste amateur, il montera les Dragonaires dans la deuxième moitié des années 50 (baptisés aussi ska Kings). Très populaire en Jamaïque comme au Royaume Uni, c'est "dumplins" qui sera la première sortie du label légendaire Blue Beat... Il acheta le studio WIRL de Edward Seaga, lorsque celui-ci entra en politique... et le rebaptisera Dynamic Studios.
Premier orchestre jamaïcain à avoir signé sur une major américaine, il faut nommer aussi parmi ses proches Lynford Anderson, son ingénieur du son attitré, et quelques chanteurs qui sont passés dans son orchestre (puisqu'il ne chante pas)comme Vic Taylor, Barry biggs, et Keith Lyn,ou encore Hopeton Lewis et les blues Busters, et des grands musiciens comme Ken Lazarus et Lester Sterling, Baba Brooks, Winston Wright...
C'est lui que l'équipe de tournage du premier 007 en 1962 (Dr No) ira voir pour les conseiller sur la musique du film (il y fera aussi une apparition). N'oublions pas que dès l'apparition du Ska, il en sera l'orchestre attitré, allant même à New York pour l'exposition universelle, en compagnie de Jimmy Cliff, et Delroy Wilson (au grand dam des Skatalites...)et signant un des albums les plus importants des MAYTALS, the sensational Maytals.
Très souvent délaissé car étant un peu trop "easy listening", on retrouvera bon nombre de ses albums de reprises dans les bacs à soldes : Ses arrangements étaient aux antipodes du Roots, mais restent intéressants. Après une collaboration avec Mighty Sparrow, il se dégagera peu à peu du circuit Reggae, pour s'occuper dès le milieu des années 80 du Carnaval annuel Jamaïcain, et de la dérive Soca qui vient de trinidad (voir articvle Calypso Rose)... Tiney Winey sera son plus gros succés sur l'île !